Pourquoi ne voulons nous pas entendre parler du ressenti ? Car il est en décalage permanent avec les personnages que nous incarnons, que nous pensons devoir incarner.
La grande aventure du « connais toi toi-même » oscille sans cesse entre deux pôles qui, tels des aimants au flux pareillement orientés, se repousseraient : un mental cognitif, siège du moi pensée, et un corps sensible, habitat du ressenti. Et nous vivons la guerre perpétuelle de l'opposition sensible-raisonnable, spirituel-matérialiste.
La démarche d'Hélène Naudy est, entre autres, de réconcilier ces opposés en revenant inlassablement à soi-même. Réconciliation entraînant la découverte d'un corps « pensant » et d'un mental « sensible ». Elle s'ancre dans l'évidence de la non dualité des êtres et des choses, sans intention autre que l'éclosion du vivant et sa reconnaissance.
Pourquoi cette démarche demande-t-elle du courage ?
Ressentir, ou plutôt, ne plus nier notre ressenti est un ébranlement, une épreuve parfois terrible tant reconnaître ce qui se vit en nous, maintenant, tout de suite, donc être lucide, est éloigné de l'image que nous (nous) donnons et que nous croyons être.
Cela demande de voir, de reconnaître notre insincérité, nos mensonges, à nous-même et aux autres.
C'est alors aller de témoin intérieur en témoin intérieur, de descendre en permanence en soi-même, de découvrir un endroit qui n'est pas pris, donc un endroit qui voit lorsqu'il est pris.
« Que mon seul repère soit ma lucidité » dit Hélène Naudy.
Hélène Naudy a une formation scientifique. Après avoir suivi Jean Klein et Eric Baret pendant quinze ans, pratiqué et enseigné le taijiquan durant une vingtaine d'années, elle s'est penchée sur des techniques psychothérapeutiques jusqu'à devenir son propre thérapeute. Aujourd'hui, outre son travail de transmission par l'écriture, elle propose des consultations individuelles, à plusieurs et des conférences. Elle a déjà publié "A la source de soi-même".